« J’ai
aimé l’art sous toutes ses formes. J’ai étreint la vie et j’ai eu la joie d’en
avoir le retour ». Ces mots de Jane Eakin disent la paix du cœur et la douceur
d’une existence savourée, avec ses ombres et ses lumières, au soir d’une vie. Née
en Pennsylvanie en 1919, cette femme peintre vécut dans le Paris de
l’après-guerre. Elle côtoya Chiroco, fut l’amie de Françoise Gilot, aima Isaac
Stern, puis choisit de se retirer à Ménerbes où elle s’installa dans les années
70 près de son ami Joe Downing. A sa mort, elle légua au village ses
œuvres et sa demeure. Une petite maison
aux volets bleus, pleine de poésie, qui se visite aujourd’hui selon la volonté
de l’artiste. Les œuvres, les photos et les objets familiers y dialoguent en
toute simplicité.
Le 9
juillet, à l’initiative du Fonds Jane Eakin, des « Paroles
d’artistes » feront entendre, en guise d’hommage, une petite musique bien
en accord avec la personnalité de cette femme sensible, attentive aux nuances.
Des extraits de « Lettres à mon chien » et « La maison
Mélancolie », de François Nourrissier, autre Ménerbien d’adoption, seront
lus par le comédien Jean-Claude Delalondre, et mis en musique. Leur feront écho
des extraits de « L’idole noire », une nouvelle de Stéphane Héaume
construite autour d’une aquatinte de Kupka, et des textes de Romain Gary. Le
temps d’une projection, on croisera dans « A bout de souffle » le beau visage de Jean Seberg. L’actrice fut
l’épouse du romancier et inspira Jane Eakin, qui fit son portrait, aujourd’hui
exposé à Ménerbes. De la musique, du vin, des dédicaces où l’on attend Diego
Gary, fils de Jean Seberg et Romain Gary pour son roman « S. ou
l’espérance de vie », et un documentaire sur les chamans guérisseurs
d’Amazonie, « L’instant magique » signé David Paquin, déclineront toute la
journée et en soirée les mots, les images et les notes, les voix et les
souvenirs croisés autour de quelques belles figures d’artistes.
Carina Istre
Paroles d'artistes, 9 juillet 2011. www.jane-eakin.com
Paru dans Prosper, le
Magazine culturel, Vaucluse, Avignon, Drôme provençale, Alpilles. N° 26,
juillet, août, septembre 2011.
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