Minus

C’est l’histoire d’un chat “qui ressemblait à une tranche de pain de mie tout droit sortie d’un grille-pain”. Minus a un plan pour tourner la vie en sa faveur, mais, je ne peux pas vous dire lequel, il faut lire l’histoire pour le savoir. Le texte en est amusant, fin, pudique et malicieux. Malicieux comme son auteur, Marcel Moratal, Le Marcel Moratal du Canard en bois, à Montréal-les-Sources, après Nyons, en prenant les gorges de Saint-May.
Vous ne connaissez-pas le Canard en bois ? Et bien, il s’agit d’un petit théâtre, que l’auteur a eu le culot d’installer dans sa maison familiale, je ne vais pas dire “au milieu de nulle part”, ce serait insultant pour les 1372 habitants du canton et les 28 de Montréal, mais disons, au milieu d’une population dont, a priori, le pourcentage potentiellement intéressé par la chose théâtrale est proportionnellement réduit. Choix délibéré et résistant de faire du théâtre rural. Tiens, tiens, ... mais nous retombons sur nos pattes.
Cette histoire est suivie du Chêne qui pleurait, triste et poétique métaphore de la vie en milieu rural et de Mimi la Gousse, triste et poétique métaphore de la vie en milieu urbain.
Ces histoires sont restées plusieurs années dans les tiroirs de l’auteur, aucun éditeur n’en voulant. On se demande bien pourquoi, tant elles sont pleines d’humanité et de finesse. Mais Marcel Moratal a rencontré sa maison d’édition : les éditions du Lampion, toute jeune maison installée à Genestelle en Ardèche et qui fait un travail soigné, amoureux, un travail d’Artisan. Minus est édité dans une toute nouvelle collection lancée cet automne, la Série Loupiote toute comme Journal d’Eve et d’Adam. Histoires pour enfants de 5 à 110 ans ou comme l’écrit l’éditeur “recueil de trois histoire pleines de tendresse et d’humour à l’intention des plus jeunes comme de leurs parents sensibles à un imaginaire poétique”. Minus, Marcel Moratal, illustrations : Sophie Barbier. Collection Série Loupiote, éditions du Lampion, Genestelle, 9,90 euros.